SHADES OF MAGIC (SHADES OF MAGIC #1) ♦ V.E. SCHWAB



Shades of Magic #1 : Shades of Magic
de V.E. Schwab

Genres : Young Adult, Fantasy
Mon édition : Lumen
508 pages




Résumé : « Un autre monde vous attends, là, de l’autre côté du mur…
Kell est le dernier des magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l’âme. Le nôtre est gris, sans magie d’aucune sorte. Celui de Kell, rouge –on y respire le merveilleux à chaque bouffée d’air. Le troisième est blanc : là, les sortilèges se font si rares qu’on s’y tranche la gorge pour une simple incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l’a envahi quand la magie a dévoré tout ce qui s’y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
Depuis cette contagion, il est interdit de transporter le moindre objet entre les univers. C’est malgré tout ce que Kell va prendre le risque de faire, histoire de défier la famille royale qui l’a pourtant adopté comme son fils, à commencer par le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait par ailleurs sa vie sans hésiter. Mais, à force de jouer avec le feu, il finit par commettre l’irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre noire comme la nuit, qu’une jeune fille du nom de Lila décide, sur un coup de tête, de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes à vrai dire – le compte à rebours est lancé. »

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Mon avis :
Si vous regarder des vidéos sur Booktube, en français ou en anglais, ou si vous suivez bookstagram, il est peu probable que vous ne connaissiez pas, même de nom, la saga Shades of Magic, et son auteur V.E. Schwab, tant ce livre a fait parler de lui ces dernières années.

Kell est un Antari, un magicien de sang, né dans le Londres rouge, et l’un des derniers à pouvoir voyager entre les mondes. Lila est une voleuse, issue du Londres gris, qui tente de survivre et surtout de sortir de cette situation de misère pour s’enfuir et parcourir le monde, telle une pirate. Un jour, Kell se retrouve en possession d’une relique du monde noir. C’est non seulement interdit, mais également très dangereux. Personne, dans les trois autres mondes, ne sait comment résister à cette magie qui consume tout, et qui se répand comme la peste. Le hasard veut qui Lila et Kell se rencontre dans le Londres gris, et qu’elle lui dérobe cet objet maléfique. Le mal est fait, Kell doit trouver un moyen de réparer la situation au plus vite.
La seule vie qui vaut la peine d'être vécue, c'est une vie qu'on a peur de perdre.
Je dois dire que dès qu’il est question de magie, de sorciers, de pouvoirs et de mondes parallèles, je suis aux anges. L’un de ces mondes est le nôtre : le Londres gris. Il est dès lors très facile de se projeter dans les rues que Kell ou Lila parcourent, d’imaginer l’attrait que peut avoir quelques objets magiques auprès de collectionneurs avertis. Le Londres rouge, le monde de Kell, n’est pas très différent du nôtre, si ce n’est qu’il rayonne de magie. Dans ce monde, la magie est l’égale des Hommes, et tous ont plus ou moins le potentiel pour la manipuler. Le Londres blanc, celui de Holland, le seul autre Antari, est un monde froid, ou règne la peur, l’insécurité et la mort imminente. La magie dans ce monde est dominée. En réponse, celle-ci déserte peu à peu les corps, leur laissant un puissant sentiment de manque, et une vie toujours plus faible. Dans ce monde, les habitants n’hésitent pas à tuer pour un peu de magie, et rallonger leur vie de quelques minutes. C’est un monde de violence, et le trône n’y fait pas exception. Les personnes au pouvoir l’obtiennent par la force, et sont généralement très rapidement remplacés. Le monde noir, interdit et scellé depuis 300 ans, n’est plus qu’une légende, un cauchemar, une mise en garde.
La magie, elle aussi, passait d'un monde à l'autre. Mais le problème, avec la magie, c'est qu'elle s'attaque à la fois aux esprits forts, trop ambitieux, et aux plus faibles, ceux qui manquent de volonté. L'un de ces mondes a fini par perdre toute maîtrise, toute mesure. Ses habitants se sont nourris de magie et vice versa, jusqu'à ce qu'elle dévore leur corps, leur esprit et leur âme.
Cet univers m’a transporté. Je voulais tout connaitre des autres mondes, et au fur et à mesure de ma lecture, j’étais avide de découvrir le Londres noir, savoir ce qui se cache derrière les seaux destinés à le confiner loin des autres. Les descriptions sont disséminées dans le récit, permettant ainsi au lecteur de se fondre dans l’histoire, sans jamais en ressortir.
Le sang était l'incarnation, le manifeste de la magie. Voilà où elle s'épanouissait, voilà où, parfois, elle se faisait poison.
Kell est un personnage doté d’un grand sens moral. Ce qui ne l’empêche pas de faire de la contrebande d’objets entre les différents mondes. Lui-même est un collectionneur, et ne pense pas à mal en le faisant. C’est simplement un passe-temps un peu risqué. Lila est une jeune fille pleine de ressources, indépendante, forte, qui a du caractère. Ce n’est pas le personnage féminin qui tombe en pâmoison devant Kell, ou qui le séduit d’un coup d’un seul par sa beauté fulgurante. Non, c’est une jeune fille qui peine à trouver sa place dans la société, et qui souhaite un avenir meilleur. Rhy, le frère adoptif de Kell, est le prince du Londres rouge. Il est très attaché à Kell, et ce sentiment est réciproque. Quasiment dépourvu de magie, il semble être un prince juste, empathique, à l’écoute du peuple et de ses problèmes. Il ne fait aucun doute qu’il sera un grand roi. Holland, le second Antari, est lui plus complexe. Je dois avouer que jusqu’à la fin, j’ai douté de son rôle et de ses motivations. Il est au service des souverains du Londres blanc, et ne semble pas particulièrement intéressé par l’avenir des autres mondes.
- Prêt ?
- Non, répondit Kell, tourné vers le château.
- Tant mieux, répliqua-t-elle avec un sourire acéré. Ceux qui se croient prêts finissent toujours par mourir.
V.E. Schwab, avec cette saga, nous propose de découvrir un univers proche du notre, et pourtant très différent. Elle nous montre les dérives d’un système corrompu, qui détruit tout sur son passage. Sa plume est juste, et c’est un vrai bonheur que j’ai eu de la découvrir.
Les batailles se mènent peut-être de l'extérieur, mais les guerres se gagnent de l'intérieur.
Mention spéciale à la maison d’édition Lumen, qui a réussi à nous offrir une couverture magnifique, et une mise en page assez inédite : les noms des chapitres principaux sont stylisés sur une double page qui reprend les dessins de la couverture anglo-saxonne. Une belle attention qui, j’espère, sera présente dans le deuxième tome.

En conclusion : Presque un coup de cœur, tant j’ai aimé l’immersion dans ce livre.

Ma note : ★★★★★


Prochaine lecture : Wicked like a Wildfire (VO)

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