FANGIRL ♦ RAINBOW ROWELL

Fangirl

de Rainbow Rowell

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Genres : Romance, Contemporain

Mon édition : Castelmore

508 pages

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Résumé : « Pour trouver sa place dans le monde réel, Cath pourra-t-elle toujours compter sur Simon Snow ?

Cath est fan de la série Simon Snow, comme le reste du monde. Sauf qu’elle ne se contente pas d’endosser le costume de son héros favori à chaque avant-première, elle va jusqu’à écrire la suite des aventures du jeune mage, et publie ses histoires sur un site où sa fanfiction est suivie par des milliers de lecteurs.

Tout bascule le jour où Wren, sa sœur jumelle, qui partage sa passion depuis toujours, décide de faire chambre à part sur le campus universitaire. Alors que Wren s’apprête à profiter dignement des joies de la vie étudiante, Cath est soudain projetée dans un univers hostile où elle va devoir se confronter à des gens bien réels : son père, publicitaire qui frise le surmenage, une prof de littérature qui méprise la fanfic, et une coloc un peu revêche, au petit ami omniprésent...

Une histoire sur le passage à l’âge adulte pleine d’humour et de tendresse, qui dépeint avec brio le parcours d’un écrivain en herbe. »

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Mon avis :

Par où commencer ? 

Ce livre raconte l’histoire de Cath, jeune fille de 18 ans, dont le projet de sa vie est de terminer Carry On, une fanfiction sur la célèbre série littéraire Simon Snow qu’elle écrit depuis plus d’un an. Elle se retrouve projetée dans un monde qu’elle ne connait pas, celui de la fac. Et, difficulté supplémentaire, sa sœur jumelle souhaite s’émanciper de cette relation sœur-meilleure amie, obligeant Cath à affronter le monde réel seule. 

Tandis qu'elle se rendait à son premier cours, Cath avait l'impression de jouer le rôle d'une de ses étudiantes fraîchement débarquée qu'on voit dans ces films qui dépeignent naïvement le passage à l'âge adulte. 

Tout d’abord, je trouve que ce livre est très juste sur la manière dont on peut percevoir le monde universitaire et ses habitants la première année. C’est un univers complètement nouveau, et on n’y est jamais vraiment préparé. La liberté, surtout si on ne vit plus chez ses parents, mais également l’angoisse et le stress de ne connaitre personne, de finir isolé, et de rater son année. Contrairement à ce qui est insinué dans le résumé, le thème principal n’est pas la fanfiction, mais bel et bien l’attachement. L’attachement à sa famille, à ses amis, à un univers et des personnages qui ont bercé notre enfance. 

J’aime beaucoup le fait d’avoir ce que j’appellerai une parodie de Harry Potter. Le même engouement, un personnage principal similaire, un monde magique en danger, une école de magie dans laquelle on apprend à combattre le mal. Inconsciemment j’ai cherché toutes les similitudes avec Harry Potter dans les extraits des tomes officiels et dans ceux des fanfictions de Cath. Ce style d’écriture, relativement nouveau, n’est pas vraiment approfondi. On sait l’engouement que provoque l’histoire de Cath sur internet, mais Fangirl est plus axé sur la nécessité de Cath a terminer sa fanfiction pour pouvoir enfin passer à autre chose. N’écrivant pas, j’aurai aimé avoir des explications sur pourquoi certains fans se lancent dans l’écriture d’œuvres parfois longues, sur des personnages et un univers empruntés à d’autres. Les extraits des différentes fanfictions, intercalés à la fin de chaque chapitre, m’ont donné envie de lire Cath, de savoir si et comment elle va terminer son histoire. Je vais m’empresser d’acheter et de lire Carry On, merci Rainbow Rowell pour cette idée de génie ! 

- Pourquoi écrivons-nous de la fiction?
L'un des étudiants les plus âgés décida de se lancer.
- Pour nous exprimer, proposa-t-il.
[...]
- Parce que la voix que nous préférons, c'est la nôtre, suggéra une fille dont la coupe de cheveux ressemblait à une variante, mais plus cool encore, de celle de Wren.
Elle avait des airs de Mia Farrow dans Rosemary's Baby... avec des Ray-Ban en plus.
- De fait! s'exclaffa Mme Piper.
Une fée n'aurait pas ri autrement, pensa Cath.
- C'est pour cela que j'écris, en tout cas. Et pour cela que j'enseigne, également, poursuivit-elle, provoquant l'hilarité de l'amphithéâtre entier. Pour quelle autre raison écrivons-nous?
Pourquoi est-ce que j'écris? Cath chercha une réponse sincère à cette question, tout en sachant que, quelle que puisse être la pertinence de sa remarque, elle n'en ferait jamais profiter l'assistance.
- Pour explorer de nouveaux mondes, lança l'un des étudiants.
- Et des anciens, ajouta un autre.
Mme Piper acquiesça à chacune des remarques.
Pour être ailleurs qu'ici, pensa Cath.
- Bon, ronronna Mme Piper. Pour nous situer peut-être?
- Pour nous libérer! offrit une fille.
De nous-mêmes..., pensa Cath
[...]
Pour que tout s'arrête, pensa Cath. Pour ne plus être qui que ce soit... où que ce soit...
- Pour laisser une trace de notre passage, lança Mia Farrow. Marquer l'histoire. Créer une œuvre qui nous survivra.
Le garçon devant Cath reprit la parole.
- C'est un type de reproduction asexuée.
Cath s'imagina devant son ordinateur: elle tenta de mettre en mots ce qu'elle ressentait lorsque le vent de l'écriture la portait sur de bonnes eaux, lorsque les mots jaillissaient d'elle avant même d'avoir un nom, surgissaient directement de ses tripes, comme un scat, comme un rap, comme ce sentiment de plénitude que l'on ressent en sautant à l'élastique, juste avant que les nœuds, en suppliciant nos chevilles, nous ramènent au réel.
[...] Cath baissa les yeux vers son carnet de notes.
Pour disparaître...

Cath est une jeune fille torturée, elle ne connait pas sa mère, sa sœur s’éloigne, son père n’est pas quelqu’un des plus stables psychologiquement. Elle n’est pas vraiment sociable, ce qui pour moi était touchant. Elle ne manque pas de bonne volonté, mais reste méfiante envers tout le monde. Elle a du mal à s’affirmer, et semble ne réussir à le faire qu’au travers de ses textes.

Parmi les personnages secondaires, on trouve Levi, un étudiant de 21 ans, souriant, drôle, charmant. C’est un personnage (un peu trop) parfait, à quelques détails près. Il a tout à fait sa place dans cette romance contemporaine, et même si leur histoire est prévisible, ce n’est pas une romance cucu, superflue, ennuyeuse. Elle apporte une bouffée d’air frais dans cette histoire qui semble de plus en plus sombre pour Cath. 

Ce roman aborde très rapidement des thèmes sérieux tels que les agressions faites sur les femmes dans les campus universitaires (rien de choquant, juste des passages où Cath est anxieuse, le doigt sur la touche d’appel avec le numéro de la police composé, lorsqu’elle rentre seule le soir) ou encore les ravages de l’alcool sur les étudiants. A défaut de vraiment développer ces thèmes, ils ont au moins le mérite d’être là. 

Ce roman véhicule un beau message, celui qu’« on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres... Il suffit de se souvenir, d'allumer la lumière ». Oui, c’est une citation de Harry Potter, mais je trouve qu’elle convient parfaitement ici. 

Lorsque tu sors de derrière l'arbre, c'est parce que tu l'as décidé. C'est ta première inspiration après une longue apnée. Des brindilles craquent sous tes pieds, et le monde te paraît plus chaleureux, plus lumineux aussi...
Et la vie t'attend. 

La plume de l’auteure est douce, fluide. Ce roman se lit réellement facilement, et malgré les 500 pages, je n’ai eu aucune longueur. J’ai découvert Rainbow Rowell avec ce roman, et je compte bien me procurer sa bibliographie complète !

En conclusion : Ce roman est un vrai coup de cœur, et j’espère qu’il en sera de même pour Carry On. Je conseille à toute personne souhaitant lire une romance fraîche, sans tomber dans les clichés du genre. 

Ma note : ★★★★★

Prochaine lecture : Birth Marked #3 : Captive