UNE FILLE FACILE ♦ LOUISE O'NEILL
Une Fille Facile
de Louise O'Neill
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Genres : Contemporain, Young Adult
Mon édition : Stéphane Marsan
290 pages
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/!\ Attention ! Ce livre parle de sujets pouvant choquer les plus jeunes et les plus sensibles ! Quelques spoilers minimes peuvent également être présents ! /!\
Résumé : «« Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche arrière. Fais comme s’il ne s’était rien passé. C’est plus simple comme ça. Plus simple pour toi. »
Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.
Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d'Emma est brisée ? Certains diront qu'elle l'a bien cherché. »
Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.
Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d'Emma est brisée ? Certains diront qu'elle l'a bien cherché. »
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Mon avis :
Ce roman est l’histoire d’une jeune fille de 18 ans, Emma, qui, soyons honnêtes, est une vraie connasse. Populaire, belle et sûre d’elle, jalouse de l’attention que peuvent avoir les autres filles, vivant dans un quartier très riche, elle a tout pour réussir. Elle souhaite être mannequin, ou du moins elle aimerait que ce soit une option. Elle en a le physique, l’allure, donc après tout, pourquoi pas. Des amies, elle en a, mais plus sur le papier qu’en pratique. La jalousie et l’hypocrisie règnent dans les relations qu’entretiennent les 4 “amies”, et les coups bas ne sont pas en reste. Et puis un jour tout bascule : des photos d’Emma en compagnie de plusieurs garçons, dans des positions plus qu’explicites circulent sur les réseau. Emma ne se souvient de rien, et ne semble même pas être consciente sur les photos, mais voilà, le mal est fait, et tout s’enchaîne : de populaire elle devient pute, de d'entourée elle devient isolée, et le pire est encore à venir.
La société apprend aux jeunes femmes à se cacher de la vue des hommes, sous peine de se faire agresser. “Ne mets pas cette jupe, elle est trop courte”, “Mets une autre robe, elle est trop moulante”. Les jeunes filles apprennent à ne pas susciter trop de désir chez la gente masculine, au risque de ne pouvoir s’en prendre qu’à elle même ensuite parce que les hommes ont des “pulsions”.
Si maintenant, la tendance est à l’émancipation des femmes, et à l’éducation des jeunes garçons, c’est encore très difficile pour une femme de sortir en short par 35°C sans susciter les regards. N’est-ce pas ironique de dire au femmes qu’elles doivent s’habiller “décemment” pour ne pas se faire agresser, et de ne vendre que des shorts qui descendent à peine en dessous des fesses ?
On téléphone pour dire que je l'ai bien mérité. On dit que je l'ai bien cherche. Dans un premier temps, ca m'a fait mal d'entendre ce qu'on disait de moi. J'ai beaucoup pleuré au début. Je ne devrais probablement pas écouter. Mais personne ne me racontera rien. J'ai l'impression en permanence de finir un puzzle avec quelques pièces manquantes.Bref, cette histoire est une histoire pas si fictive que ça. Ce roman met au coeur de son histoire le viol, la notion de consentement, le slut shaming et le victime shaming. Il met en évidence le fait que si l'agresseur est quelqu’un de respecté, la société aura tendance à blâmer la victime, et à la discréditer publiquement. Combien de fois a-t-on vu ou entendu, dans les médias, sur les réseaux, que “les jeunes filles d’aujourd’hui s’habillent de plus en plus court, pas étonnant de voir ce qui arrive ensuite”, ou encore “mais elle l’avait ouvertement aguichée, fallait s’y attendre”, ou enfin “encore une qui s’est réveillée le lendemain en se disant qu’elle avait fait une connerie et qui crie au viol” ?
La société apprend aux jeunes femmes à se cacher de la vue des hommes, sous peine de se faire agresser. “Ne mets pas cette jupe, elle est trop courte”, “Mets une autre robe, elle est trop moulante”. Les jeunes filles apprennent à ne pas susciter trop de désir chez la gente masculine, au risque de ne pouvoir s’en prendre qu’à elle même ensuite parce que les hommes ont des “pulsions”.
Si maintenant, la tendance est à l’émancipation des femmes, et à l’éducation des jeunes garçons, c’est encore très difficile pour une femme de sortir en short par 35°C sans susciter les regards. N’est-ce pas ironique de dire au femmes qu’elles doivent s’habiller “décemment” pour ne pas se faire agresser, et de ne vendre que des shorts qui descendent à peine en dessous des fesses ?
C’est dommage qu’Emma ait eu plus de dix-huit ans à l’époque sinon, il auraient pu être poursuivis pour possession et diffusion d’images pédophiles. Tellement plus simple à prouver que le problème du consentement.Bref, revenons en au livre. Ce qui m’a le plus choquée dans ce livre, c’est le fait que je n’ai à aucun moment été surprise du déroulement des événements. J’ai été révoltée, mais jamais surprise. Malheureusement, cette histoire est l’histoire banale d’une jeune fille un peu trop jolie et populaire, qui est assez libérée sexuellement, et que l’on ne croit pas, malgré les preuves, lorsqu’elle dit avoir été violée. Et c’est là toute la force de ce livre : nous faire voir que même une connasse de première ne mérite pas ce traitement, que ce n’est pas parce que l’on a des histoires d’un soir que l’on doit s’attendre à subir ça un jour, et met en garde contre les jugements hâtifs, basés uniquement sur l’affectif.
Je suis remplie de cette honte, et elle m'accâble, m'enchaîne les pieds.C’est un livre choc, qui est là pour faire réfléchir à notre comportement, et qui met en lumière un cruel besoin d’éduquer les enfants sur ces sujets difficiles. Tant qu’il n’y a pas un “Oui”, le “Non” prime, même s’il n’est pas explicitement dit. Et un “Oui” n’est jamais définitif. Peu importe l’apparence de la personne, son comportement, sa vie sexuelle. Cette histoire est terriblement juste, appuyant là où il faut, prenant une héroïne “connasse” pour nous montrer la pire situation qu’une victime puisse connaître, le “tu l’as bien cherché”.
En conclusion : Une chronique beaucoup moins axée sur le livre que sur le message qu’il souhaite faire passer, mais je pense que c’était nécessaire, et je ne saurai honnêtement pas faire autrement. Un livre qui devrait être lu par tous, femmes ET hommes, pour réfléchir ensemble à comment faire en sorte que ces situations n’arrivent plus.
Ma note : ★★★★★
Prochaines lectures : Marquée #1, D’encre de verre et d’acier #1, Illuminae #1 (VO), Les émotions des animaux
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