JUSTE UN SIGNE ♦ LIZ PLUM



Juste un Signe
de Liz Plum

Genres : Contemporain, Young Adult
Mon édition : Hachette
480 pages




Résumé : «À la suite d’un événement traumatisant, Raine a perdu l’usage de sa voix. Trois ans plus tard, elle est toujours murée dans son silence et communique grâce à ses mains. Entourée par son frère et ses meilleurs amis, Raine s’est habituée à ce mode de vie. Elle en a fait son refuge.
Jusqu’à ce qu’un nouvel élève débarque au lycée et vienne fissurer, à coup de sourire, les remparts qu’elle avait soigneusement érigés autour d’elle. Lui est une célébrité locale : tout juste sorti d’une prison pour mineurs, West Love intrigue autant qu’il inquiète. Il est beau, audacieux et, pour une raison qui échappe complètement à Raine, déterminé à se rapprocher d’elle ! Il la taquine en permanence, la drague ouvertement et va jusqu’à lui demander de lui enseigner la langue des signes !
Ce que Raine ne sait pas, c’est que West est prêt à tout pour la sortir de son silence.»


♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Mon avis :
Alors avant de commencer ma chronique, petit disclaimer : ATTENTION, CE LIVRE CONTIENT DES SCENES QUI PEUVENT ÊTRE CHOQUANTES, NOTAMMENT DES SCENES DE VIOLS. Je suis obligée de vous spoiler cette partie de l’histoire, mais cela me parait important, étant donné que la scène est décrite avec plus ou moins de détails.

Ce livre est l’histoire de Raine, qui suite à un viol en première année de lycée, ne parle plus. Cela fait 3 ans qu’elle est muette, et communique avec ses amis par la langue des signes. En troisième année, un nouveau arrive dans son lycée, le célèbre délinquant West Love, qui la fait craquer.

Toute histoire a une fin. Mais toute fin est un nouveau commencement.

Bon, voilà pour le plot de base. Je trouve que le résumé donné par la ME est plutôt correct, sauf la dernière phrase puisque c’est d’ailleurs un point positif de West : il n’essaye à aucun moment de la faire parler. Ce petit détail explicité, passons au cœur du sujet.

J’ai lu pas mal de critiques négatives sur ce livre, et je dois dire que je ne les ai pas compris, jusqu’à l’épilogue. Si on oublie ce dernier, l’histoire est plutôt sympa. L’histoire est bourrée de clichés, axée vraiment sur la romance entre la fille jolie mais traumatisée et le bad boy mystérieux mais en fait au grand cœur et pas méchant pour un sous. Cliché donc. Si on aime ce genre, cette romance est vraiment facile à lire, hormis quelques passages se rapportant à l’événement traumatisant. J’ai vraiment pris plaisir à découvrir Raine et West, même si je n’aime en général pas la romance. L’humour est très présent, et même si parfois il est un peu lourd, il permet de dédramatiser certaines situations.

Mais justement, c’est ce côté dédramatisation qui m’a un peu perturbé. On est face à un personnage qui a vraisemblablement un PTSD, un syndrome de stress post-traumatique suite au viol, et qui n’a jamais été traité avec un professionnel. La situation familiale de Raine est chaotique (je suppose une facilité scénaristique mais soit), elle est obligée de voir son violeur dans les couloirs du lycée, et à part quelques crises de paniques et les flash-back, tout le récit est très léger. Beaucoup trop pour ce qu’elle a vécu, et non, on ne peut pas considérer que tout son PTSD se manifeste par la perte de parole. Je regrette donc ce côté de l’histoire, pas assez sérieuse à mon goût pour les événements.

Je n'ai pas choisi de ne plus parler : si j'en étais capable, je n'hésiterais pas ! Mais j'ai un blocage psychologique. Ce qu'il s'est passé cette nuit-là m'enferme dans la solitude.

Passons maintenant au GROS point faible de ce livre : l’épilogue, et le message qu’il véhicule. Je pense ne pas me tromper en disant que le message est le pardon, et le fait que les gens peuvent changer, que ce que tu es au lycée ne définit pas ce que tu vas devenir. Alors oui, on est d’accord, sauf que certaines situations ne s’appliquent pas à cette morale. Si tu tues quelqu’un de sang-froid adolescent, tu es toujours un tueur à l’âge adulte, et tu ne peux décemment pas attendre de la famille de la victime qu’elle te pardonne sous prétexte que tu n’es plus le même. Et bien ici c’est la même chose. Si tu violes une fille, adolescent ou pas, une fois adulte tu ne peux pas attendre de ta victime qu’elle te pardonne. Si elle le fait, tant mieux, mais ce n’est en aucun cas une obligation, une condition à son bonheur. Une victime de viol peu très bien se reconstruire et vivre une vie parfaitement heureuse sans jamais pardonner à son violeur, simplement parce que c’est un acte fort qui détruit une partie de ce que l’on est. Je suis donc vraiment stupéfaite de l’épilogue, et de comment ce pardon arrive, la situation, l’acceptation de tous les autres. Le livre avait été un peu maladroit dans toutes les scènes se rapportant au viol, mais là j’ai trouvé que l’autrice était allée trop loin.

Pour finir, j’aimerai rappeler aux maisons d’édition que vous êtes responsables de ce que vous publié, et de ce que vous mettez en quatrième de couverture. J’ai lu ce livre en sachant à quoi m’attendre, et je ne peux même pas imaginer ce que ressentirait une victime de viol qui lirait ce livre sans savoir. Ce n’est pas un « événement traumatisant » comme la mort d’un proche, ce qui au passage devrait également être mentionné en content warning, c’est un viol, et cela devrait être noté dans le résumé.

En conclusion : Une romance plutôt sympathique mais maladroite dans sa gestion du PTSD, et un épilogue à la morale douteuse que je n’ai pas du tout appréciée.

Ma note : ★ (★★✩ sans l’épilogue)

Prochaine lecture : Cendres

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