LA MARQUE (KUSHIEL #1) ♦ JACQUELINE CAREY



Kushiel #1 : La Marque
de Jacqueline Carey

Genres : Fantasy, Erotique
Mon édition : Bragelonne
781 pages




Résumé : « Phèdre no Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant. 
Habitant désormais dans la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes.
Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embuches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple. »

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Mon avis :
Autant être honnête tout de suite, cette saga est un coup de cœur depuis que j’ai lu pour la première fois les premières lignes de ce tome, il y a 3 ans. Depuis, je ne l’avais pas rouvert, et pourtant, j’en ai eu envie plus d’une fois ! Et puis il y a un mois, je me suis dit pourquoi pas. Après tout j’avais oublié beaucoup de choses, et ça ne me dérange pas de relire un livre, surtout si je l’ai adoré. Alors voilà !

L’histoire se déroule en Terre d’Ange, un pays béni des Dieux, ou plutôt d’Elua et ses compagnons. 
Aime comme tu l’entends.
Phèdre n’a alors que 4 ans lorsqu’elle est vendue à la Cour de Nuit, pour devenir une courtisane, une servante de Naamah, la déesse de l’amour. Naamah est un des compagnons d’Elua, et le sacrifice qu’elle fit pour lui est éternellement honoré par la Cour de Nuit. Il existe treize interprétations de ce sacrifice, chacune représentée par une maison de la Cour de Nuit. La formation de Phèdre aurait pu se dérouler normalement, mais malheureusement, elle présente un défaut : une tache vermeille dans son œil droit. La maison du Cereus, dans laquelle elle a vécu toute sa vie, décide alors de la vendre à un noble, Anafiel Delaunay. Lui voit en cette tache la valeur inestimable de Phèdre, unique en son genre. Et oui, cette tache est le signe de Kushiel, le compagnon le plus cruel d’Elua, le dieu de la douleur et de la violence. Cela fait d’elle la seule personne au monde à ressentir un plaisir infini dans la douleur.
Une si petite chose pour faire basculer à elle seule un destin. Rien d'autre qu'une tache infime, une parcelle minuscule, une poussière de couleur.
Mais Delaunay n’est pas seulement son maître, il est également un fin stratège, un érudit et un très bon précepteur. Phèdre apprendra à voir, écouter, réfléchir, mais aussi à parler 3 langues en plus du d’Angelin, à faire preuve d’une grande agilité, à monter à cheval, et à être une courtisane digne d’un roi. Grace à lui, Phèdre va découvrir tout son potentiel, et toute son importance. 

Il se passe tellement de choses dans ce livre, je ne sais par où commencer ! 

Pour ceux qui auraient du mal avec la fantasy, je pense que ce livre est pour vous. L’univers est facilement assimilable au notre. Rien que la carte le prouve. Jacqueline Carey elle-même avait dit lors d’une interview que sa saga était un Moyen-Âge qui aurait pu se produire, avec un peu d’imagination. Bien sûr tout n’est pas réaliste, mais Terre d’Ange ressemble beaucoup à la France, Alba au Royaume Uni, l’Aragonia à l’Espagne, etc. Que ce soit géographiquement ou linguistiquement, tout est assez reconnaissable.


En plus de cette géographie plutôt intuitive, il faut avouer que les religions exposées dans cette saga ressemblent également à des religions que nous connaissons déjà. Le culte de Yeshua, qui ressemble beaucoup à la religion juive, celle des Albans, qui semble être celle des celtes, à quelques détails près, ou encore la mythologie hélène, qui est clairement une métaphore de la mythologie grecque. Il n’y a donc qu’une seule religion à réellement assimiler : celle de Terre d’Ange, celle d’Elua et ses compagnons. 
Comme ils sont dans l'erreur ceux qui voient en Elua un dieu bien délicat, fait uniquement pour être adoré par les amants aux yeux tournés vers les étoiles. Mais que les guerriers clament donc leur foi dans des dieux de sang et de tonnerre, l'amour est dur, plus dur que l'acier et trois fois plus cruel. Il est inexorable comme la marée, et la vie et la mort marchent sur ses brisées.
Les seuls traits de fantasy de ce roman sont à mon sens la présence du maître du détroit, un personnage capable de contrôle les eaux du détroit séparant Terre d’Ange d’Alba, et l’apprentissage du Dromonde par les Tsiganis, une sorte de don de voyance. 

Parlons de l’histoire maintenant. L’histoire est racontée par Phèdre, au passé. Elle semble nous compter ses mémoires, des années après le déroulement des faits qu’elle relate. Je vais être honnête, jamais, jusqu’à maintenant, je n’ai lu un livre avec autant d’événements importants, autant de rebondissements et autant d’intrigues que celui-ci. A part peut-être dans les tomes suivants. En 781 pages, soit environ 2 livres de taille normale, j’ai eu l’impression de lire une saga complète. J’exagère peut être un peu, mais je pense pouvoir affirmer que quiconque lit ce livre ne peut pas s’ennuyer. Une fois les premières pages lues, l’intrigue générale du tome, et de la saga, se déduit assez facilement. Si vous aimez la politique, la trahison, les complots, les serments et l’érotisme, vous en aurez pour votre argent ! 
La frontière est ténue en chacun de nous entre la civilisation et la sauvagerie. A tous ceux qui pensent qu'ils ne la franchiront jamais, je dis ceci : si vous n'avez jamais touché du doigt ce que c'est d'être trahi et abandonné, alors vous ne pouvez pas savoir combien la barbarie est proche.
Pour ce qui est des personnages, pour moi il y en a cinq dans ce tome qui se démarquent des autres : Phèdre bien sûr, Anafiel, Alcuin qui est l’autre élève de Delaunay, un « frère » pour Phèdre, Hyacinthe, le meilleur ami Tsigano de Phèdre, et Jocelin. Mais je ne parlerai que de trois d’entre eux, qui pour moi sont les porteurs de cette histoire : Phèdre, Hyacinthe et Jocelin. 
Qui se soumet n'est pas toujours faible. Choisis tes victoires avec sagesse.
Phèdre est donc le personnage principal. On découvre son enfance, sa vie au sein de la Cour de Nuit, puis au service de Delaunay. On la voit évoluer, avec les commentaires et le recule d’une Phèdre qui a déjà vécu. On partage ses joies, ses peines, son humour, son intelligence. C’est un personnage complet et complexe, et surtout un personnage inspirant. 

Hyacinthe est le personnage drôle de ce roman. Il apporte la fraîcheur qui manque à Phèdre. Il est son ami depuis la Cour de Nuit. Le « Prince des Voyageurs » est un Tsigano de la ville d’Elua, la capitale de Terre d’Ange, qui vit avec sa mère, une femme qui maîtrise le Dromonde à la perfection. C’est un personnage spontané, mais qui est loin d’être simple d’esprit. Il est vif, intelligent, et fin stratège, en plus d’être d’une loyauté sans faille à Phèdre. 
D'aucun parfois se lamentent que l'avenir soit drapé derrière un voile de mystère ; pour ma part, je crois que c'est une bénédiction. Si nous savions quelle potion de fiel le destin nous réserve, nous nous recroquevillerions de peur pour laisser filer la coupe de la vie sans même la goûter.
Enfin, Jocelin. Jocelin arrive assez tardivement dans l’histoire, mais rien, absolument rien de ce qu’a réussi Phèdre n’aurai pu se faire sans lui. C’est un garde Cassilin, un ordre dévoué à la défense et à la protection d’une personne, Phèdre ici. Son serment l’empêche de tirer l’épée pour une autre raison que tuer en légitime défense, de prendre femme, et de tuer son protégé. Son serment le mènera au fin fond de l’enfer, sa fierté sera réduite en morceaux. S’il est parfois exaspérant, il a été pour moi le personnage qui m’a le plus touché. 
L'amour et la haine sont les deux faces d'une même lame [...], et le tranchant entre elles est bien plus aiguisé que les dagues de ton Cassilin.
Enfin, je termine par un mot sur l’auteur. Son écriture m’a réellement transportée, tout au long de ces 781 pages. Le récit est écrit dans un style plutôt vieux, et pourtant il est fluide et prenant. Je suis surprise que cette saga ne soit pas plus connue, tant elle est complète et bien écrite. 

En conclusion : Énorme coup de cœur pour ce livre, et pour cette saga ! Ma chronique était surement un chouilla longue, mais avec cette saga, je ne sais pas faire autrement. 

Ma note : ★★★★★


Prochaine lecture : Magnus Chase #2 : Le marteau de Thor

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