DRY ♦ NEAL SHUSTERMAN ET JARROD SHUSTERMAN



Dry
de Neal Shusterman et Jarrod Shusterman

Genres : Contemporain, Young Adult, Dystopie
Mon édition : Robert Laffont (Collection R)
446 pages





Résumé : «La sécheresse s'éternise en Californie et le quotidien de chacun s'est transformé en une longue liste d'interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches... Jusqu'à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre. Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.»

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Mon avis :
Dry, comme son nom l’indique, est l’histoire d’une poignée d’adolescents de Californie qui subissent de plein fouet le Tap-Out, la pénurie d’eau. Depuis des années, les réserves naturelles d’eau se tarissent, et ce qui devait arriver arriva : leur seule source, coupée par les états voisins. Plus d’eau courante, très vite plus de bouteilles dans les magasins, et une chaleur d’été propice aux feux de forêts. La quête pour la survie commence.

Je vais dans la cuisine pour tourner le robinet moi-même - comme si j'avais de la magie au bout des doigts. Rien. Pas la moindre petite goutte. Notre robinet a subi un arrêt cardiaque et on aura beau tenter de le ranimer, ce sera peine perdue. Je note l'heure du décès, comme aux urgences : 13h32. Le 4 juin.
Chacun se rappellera précisément où il se trouvait lorsque l'eau a cessé de couler des robinets, je songe. Comme pour l'assassinat d'un président.

Je ne vais pas en dévoiler plus sur l’histoire, je pense que vous avez tout intérêt à la découvrir vous même. En revanche, je peux dire ceci : ce livre est incroyablement réaliste. Ce n’est pas nouveau, l’eau douce se fait de plus en plus rare chez nous, les nappes phréatiques sont malmenées, et la pollution des cours d’eau est assez impressionnante. Dans une société capitaliste, il n’est pas impossible qu’un jour, dans un soucis de profit toujours plus élevé, nous nous retrouvions dans cette situation.

La nature humaine fonctionne ainsi : lorsqu’on perd la force de se battre pour soi-même, on trouve l’énergie de sauver ses prochains.

Le récit des adolescents est entrecoupé de petits passages, des “arrêts sur image”, qui mettent en scène d’autres personnages, souvent des personnes ayant une vision plus globale de la situation, ou qui vivent le Tap-Out d’une manière différente. Je pense qu’ils ont été mes passages préférés, parce qu’on y voyait à la fois le pire et le meilleur de l’humanité, et jusqu’où les gens seraient près à aller pour une gorgée d’eau.

Il y a un phénomène bien connu qui se produit quand on se retrouve mêlé à la foule. Ça s’appelle la « désindividualisation ». C’est ce qui se passe lorsqu’un flic revêt un uniforme, ou lorsqu’on chausse des lunettes pour cacher ses yeux des autres. C’est comme si l’on devenait quelqu’un d’autre. On se comporte différemment. Alors qu’arrive-t-il quand on n’est rien qu’une âme assoiffée dans un océan de zombies prêts à tout pour une goutte d’eau ? On en devient un.

Pour ce qui est des personnages, on va suivre 5 adolescents, qui sont prêts à tout pour survivre, si possible ensemble. Ils sont ensemble leur meilleure chance, et ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Les gens, les voisins, les camarades d’école, les étrangers, tous sont devenus des menaces. Une gorgée d’eau peut littéralement vous sauver la vie, ne serait-ce que pour quelques heures de plus. Que feriez-vous si votre voisin en possédait des litres, mais qu’il refuse de vous en céder un peu ? Être préparé à cette situation veut-il dire que vous allez forcément survivre ? 

En conclusion : Un livre qui fait réfléchir, qui se lit comme on boirait un cocktail sur la plage : avec délice, et un sentiment de trop peu !

Ma note : ★★★★

Prochaine lecture : Lunes d’Ivoire 2, Vox

Commentaires

  1. Ce livre me tente énormément ! C'est marrant parce que dans une autre veine, ça me fait penser à The Rain où la pluie est meurtrière et l'eau vient à manquer... Le fait de manquer d'eau, l'idée, le lire, qu'est-ce que c'est anxiogène (surtout avec le réchauffement climatique) !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah bah je ne connaissais pas ce livre, mais du coup j'ai super envie de le lire !
      C'est hyper anxiogène effectivement, je suis devenue un peu psychorigide sur l'eau à la maison maintenant, je fais super attention à tout haha

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

LES BELLES (LES BELLES #1) ♦ DHONIELLE CLAYTON

DANS QUEL ORDRE LIRE LES RICK RIORDAN ?

Livres par des auteurices musulmans