LES CULOTTEES #2 ♦ PENELOPE BAGIEU
Les Culottées #2
de Pénélope Bagieu
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Genre : BD
Mon édition : Gallimard
144 pages
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Résumé : « Sonita, rappeuse afghane et exilée militante ; Thérèse, bienfaitrice des mamies parisiennes ; Nellie, journaliste d'investigation au XIXe siècle ; Cheryl, athlète marathonienne ; Phulan, reine des bandits et figure des opprimés en Inde... Les Culottées ont fait voler en éclat les préjugés. Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin. »
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Mon avis :
Une deuxième BD très sympathique, qui m’a encore appris beaucoup de choses, sur des femmes qui pour une grande partie d’entre elles sont toujours de ce monde. On y voit aussi les ravages du slut shaming, d’un modèle de société patriarcale ou basé sur la religion.
Il y a vraiment de très belles histoires, qui montrent aussi que les hommes ne sont pas tous des goujats en manque de reconnaissance de leur virilité et supériorité, mais qu’il en existe des progressistes, des hommes qui malgré leur époque, considéraient les femmes comme des êtres à part entière, et non comme une propriété. Je fais d’ailleurs référence à l’histoire de la jeune indienne mariée de force à 10 ans et qui trouve du soutien chez les rebelles, ou à cette femme passionnée de volcans, qui mourra avec l’homme de sa vie en faisant ce qu’ils aiment. Certains hommes ont été un soutien inconditionnel à ces femmes, et cette BD les mets également en lumière, rappelant que oui, les femmes sont des battantes, certaines ont même changé l’histoire, mais qu’il est beaucoup plus facile (entre guillemets) d’y parvenir, d’être entendue, prise au sérieux, quand notre entourage est derrière nous, nous encourage plutôt que nous rabaisse.
L’égalité des droits est une longue lutte, il suffit de regarder l’actualité de ces dernières années pour le voir. La semaine dernière Arte a mis en lumière le fait qu’en 2018, dans des pays où la légalisation de l’IVG est maintenant un fait juridique (parfois même depuis plus de 40 ans), il existe encore des médecins qui refusent le droit à l’avortement sous prétexte que leurs convictions ne l’autorisent pas. Il existe encore, en 2018, un groupe de personnes, appelés en France “Les Survivants”, qui oublient (volontairement ou non) qu’il y a autant d’IVG à notre époque qu’avant sa légalisation en 1975, mais beaucoup moins de femmes mortes sous une IVG illégale pratiquée dans un garage avec un cintre. Je pense qu’il est important de rappeler que nous ne sommes pas des objets, des propriétés, et que notre corps nous appartient. Chacun doit se forger son opinion propre, mais en aucun cas ne doit l’imposer aux autres si elle contrevient aux droits de l’Homme, et encore moins si c’est un homme qui statue sur la vie des femmes. Et il est également bon de rappeler que même si en Europe, et en France particulièrement, nous sommes privilégiées (par rapport à d’autres pays), les inégalités sont toujours bien présentes. C’est également à nous de nous battre pour faire valoir le droit des femmes partout dans le monde, justement parce que nous sommes privilégiées, parce que nous pouvons militer et avoir voix au chapitre.
En conclusion : Une BD qui m’a appris énormément, et qui m’a montrée, encore une fois, qu’avec de la volonté, tout était possible, même les choses les plus difficiles.
Ma note : ★★★★★
Tome précédent :
Prochaine lecture : Caraval, Shades of Shadows
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